Le Dhamma de la Forêt


Le Dhammapada

   

Nouvelle traduction par Jeanne Schut 
extrait de "Les Plus Belles Paroles de Bouddha", publié aux Editions SULLY.


VII. Versets sur les Nobles Etres

Arahanta-vagga


   90
Chez celui qui a parcouru tout le chemin,
Qui s’est délivré du chagrin,
Tout attachement dénoué, entièrement libéré,
La fièvre du tourment s’est envolée.


    91
Ceux qui sont attentifs s’appliquent à leurs activités
Et poursuivent leur route sans s’attacher.
Ils renoncent à toute demeure, à tout foyer,
Comme le cygne quitte le lac pour s’envoler.

    92 - 93
Ils n’accumulent rien.
Leur désir de nourriture compris avec sagesse,
Ils se nourrissent de vacuité
Et de liberté inconditionnée.
Comme l’oiseau dans les cieux,
Ils ne laissent aucune trace derrière eux.

Après avoir effacé toutes les souillures,
L’Eveillé ne se préoccupe pas de nourriture.
Il se nourrit de vacuité
Et de liberté inconditionnée.
Comme l’oiseau dans la nuit,
Il ne laisse aucune trace derrière lui.

    94 - 96
Celui dont les sens sont maîtrisés
Comme des chevaux bien dressés par le cocher,
Libre de tout orgueil, lavé de toute impureté
Celui-là, par les deva eux-mêmes, est révéré.

Pas plus que la terre, il ne réagit,
Patient et droit comme le pilier d’Indra,
Limpide comme les eaux d’un lac,
Pour lui, c’est la fin de l’errance, du samsāra.

Paisible est son esprit,
Paisibles sont ses paroles et ses gestes.
Celui qui s’est libéré par la connaissance juste
Est pacifié.
Il est.

    97
Cet homme-là ne professe pas une foi aveugle.
Il a réalisé le Non-créé,
Il a coupé tous les attachements
Et détruit désirs et conditionnements.
Cet homme-là est excellent.

    98
Village ou forêt,
Colline ou vallée,
Où que vive le noble Eveillé,
Ce lieu est merveilleux.

    99
Merveille est la forêt que les foules évitent
Pour celui qui,
Libre de toute effervescence
Ne recherche pas le plaisir des sens.